C’est alors que commence un long parcours médical. Par le sport, par des efforts indescriptibles, Anne-Frédérique dépasse son handicap et accomplit des prouesses. Elle est aujourd’hui cavalière de para-dressage, en équipe de France.
“Les médecins me disaient que je ne remonterai jamais à cheval, mais je comprenais pourquoi ils me disaient cela.”
Anne-Frédérique n’a plus aucune sensibilité. S’ensuivent un an à l’hôpital et des mois de rééducation. L’équitation, cette activité qu’elle affectionne particulièrement, est toujours dans un creux de sa tête. Un mois avant l’accident, elle s’est achetée son tout premier cheval. La récupération est progressive. C’est lors d’un stage de détection permettant de découvrir la discipline qu’elle se lance dans le para dressage en 2012. Le trot, le pas, le mouvement, elle adore, l’équitation booste sa rééducation.
De Tokyo à Paris
C’est avec beaucoup d’amertume qu’Anne Frédérique Royon se replonge dans les Jeux paralympiques de Tokyo, en 2021. “En rentrant je me suis dit, je ne suis pas faite pour la compétition, j’ai touché le fond puis j’ai su rebondir”. La cavalière a eu très peur pour son fidèle équipier Quaterboy. Son cheval a très mal supporté le voyage jusqu’au Japon. La cavalière a bien cru qu’elle le perdait. “Il a eu le transit bloqué et on sait que cela peut être fatal pour le cheval.” A son retour en France, son compagnon Bertrand Courtin, groom et préparateur du cheval la motive.
“J’ai compris quelque chose grâce à cette expérience. L’idée d’être les uns contre les autres m’était difficile. J’étais pas faite pour me bagarrer contre. Désormais je vois la compétition comme un surpassement de soi-même, j’en ai fait quelque chose de positif.”
Anne-Frédérique remonte la pente avec un nouveau mental et un esprit de compétitrice. Elle s’entoure d’un nouvel entraîneur, Carlos Lucas Lopez, référent du paradressage. En route pour Paris au départ de Grézieux-le-Fromental. Les jeux paralympiques en 2024, la cavalière ligérienne les aborde avec plus de sérénité. “J’ai un programme bien précis pour Paris. Je ne lâche rien !” Cette année est bien chargée, Anne-Frédériqueenchaîne les stages, les compétitions internationales et participe aux championnats d’Europe en Allemagne, en 2023. Pour le mental, la cavalière s’est entourée de thérapeutes.
Source : Maestria n°26