Diplômée d’expertise comptable, Christelle Linossier apprend le métier dans le groupe Sullair à Montbrison (1997 à 2010). Chef comptable, puis directrice financière, elle gravit étape par étape les échelons pour en prendre la direction générale. Rachetée par un groupe américain, l’entreprise licencie 140 salariés dont sa directrice générale. Qu’à cela ne tienne, Christelle Linossier rebondit alors : "Je connaissais les atouts du marché, son expertise et son potentiel. Avec 5 autres associés, nous avons recréé un outil de production, détruit par le groupe américain. Nous avons loué des bâtiments, repensé les plans, les produits. Nous avons travaillé en sous-traitance et petit à petit, nous avons repris nos sous-traitants, ainsi, nous avons bâti une nouvelle structure". MAC 3 se développe alors, avec pour leitmotiv : "l’industrialisation à la française", doté d’une production de qualité, de savoir-faire ingénieux, d’une corrélation avec le tissu économique local. L’entreprise vend et achète français.
"Nous avons industrialisé les lignes de production, usiné, assemblé de la matière et on a fabriqué français ! Afin de maîtriser l’ensemble de la filière, nous avons créé notre propre filiale « Pôle Aire Industrie » spécialisée dans l’installation de compresseurs auprès des industriels. Nous avons développé 4 autres structures complémentaires à MAC 3 : HBG (mécanique générale), Forez machines (presse en négoce), PCM technologie (spécialisé dans les offres de laser), Sodim (tôlerie)".
S’imposer dans un monde masculin…
Christelle Linossier a dû faire face au mépris inconscient de certains de ses interlocuteurs, peu habitués à communiquer avec des femmes dans un monde professionnel essentiellement masculin. Aujourd’hui, elle en a fait une force : "Forte d’une formation financière en complément d’une importante connaissance de mon marché et de mes produits, et entourée de 2 associés compétents, je n’ai jamais hésité dans les prises de décision et j’ai réussi à m’imposer auprès de mes prestataire et de mes clients. Notre développement est continu aujourd’hui malgré les problématiques de raréfaction de matière première. Nous continuons à embaucher, à nous étendre… Cette formidable aventure est le fruit d’une succession de parcours, de belles rencontres, d’une éducation parentale axée sur les valeurs du travail. Elles m’ont permis d’avoir la force de ne pas dépendre des autres, de me faire confiance".
Source : Maestria n°26