Annoncé le 28 juillet, l'accord de principe de restructuration financière conclu entre le distributeur Casino, ses repreneurs les milliardaires Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds Attestor, et ses créanciers-clés est "une promesse juridique forte", estime Jean-Charles Naouri. Il estime qu'avec cet accord "les actifs du groupe, les magasins et les équipes ne sont pas touchés". "J'en suis satisfait et je pense avoir fait mon devoir", se félicite-t-il. "J'ai mis toute mon énergie" pour que Casino dont "la situation financière était compromise il y a deux-trois mois ne soit plus dans cette position. Je suis fier de moi. Ce n'était pas gagné", a-t-il déclaré. "Mon point d'honneur, c'est de faire en sorte que Casino (...) soit sauvé", affirme l'homme fort du distributeur stéphanois.
Un accord qui doit être encore finalisé
Très endetté, le groupe Casino a franchi une étape majeure de son sauvetage en nouant un accord de principe, qui doit encore être avalisé et finalisé. "Nous avons eu des discussions intenses avec les créanciers", et "même s'il reste encore beaucoup de travail, on peut dire que la mission est en grande partie accomplie", estime M. Naouri."Je continue à penser que Casino reste l'un des plus beaux groupes de distribution en France" et qu'il est "composé d'actifs excellents", affirme le PDG.
Début de la crise chez Casino en 2015
Dans cette interview au Point, Jean-Charles Naouri date le début du déclin de Casino à décembre 2015, quand le fonds activiste Muddy Waters, fondé par Carson Block, a publié un rapport très critique sur la gestion de Casino. Le titre Casino avait aussitôt fortement chuté à la Bourse de Paris. Le PDG déplore une attaque qui a ensuite lieu "en meute" et "simultanément", menée au total par "17 fonds basés sur les 5 continents" - contre un groupe qui avait eu le soutien de 21 banques, "en majorité des banques étrangères" - et face auxquels "les autorités françaises sont démunies". "Il devrait exister des législations nationales protectrices des entreprises françaises leur permettant de se défendre contre de telles attaques, en obligeant notamment les fonds à répondre à des questions légitimes", estime M. Naouri. "Quelque part, ces fonds ont gagné en asphyxiant financièrement le groupe", regrette-t-il.
ZF