Invisible à l’œil nu, omniprésente dans les eaux : la pollution par les microplastiques touche de plein fouet les fleuves européens. Et la Loire ne fait pas exception. C’est ce que dévoile une série de 14 études publiées dans la revue "Environmental Science and Pollution Research", à l’issue d’une campagne scientifique d’envergure coordonnée par le CNRS.
3 microplastiques par mètre cube dans la Loire
Entre 2019 et 2022, 40 chercheurs européens ont analysé neuf grands fleuves, de l’Elbe en Allemagne à l’Ebre en Espagne, en passant par la Seine, le Rhône… et la Loire. Résultat : chaque mètre cube d’eau analysé contient en moyenne 3 microplastiques. Ces particules de moins de 5 millimètres proviennent du lavage de vêtements, de l’abrasion des pneus ou encore du dévissage des bouteilles en plastique. Mais un autre constat inquiète davantage : dans la Loire, les scientifiques ont identifié une bactérie virulente nichée sur un microplastique, capable de provoquer des infections humaines.
Des “larmes de sirène” venues de l’industrie
Plus étonnant encore, près d’un quart des microplastiques découverts ne sont pas issus de déchets mais directement de l’industrie plastique. Ces granules, surnommés “larmes de sirène”, sont des plastiques vierges qui s’échappent lors du transport ou de la fabrication. Ils peuvent finir dans les cours d’eau après des incidents industriels ou maritimes.
ZF