C'est un acte de violence conjugale d'une gravité extrême, qui s'est déroulé le 27 février à Saint-Etienne. Une jeune femme, mère d'un enfant de deux ans, a été hospitalisée après des sévices infligés par son concubin. Cette nuit là "il l'a fouettée avec des rallonges électriques, entraînant des lacérations sur l’ensemble du corps", explique le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz. Lors de la perquisition du domicile, les enquêteurs de la police technique et scientifique retrouveront des traces de sang sur les câbles...
Violentée devant son enfant de 2 ans
Les autorités ont été alertés le 27 février, lorsque la victime a appelé les pompiers, incapable de se rendre seule aux urgences. Hospitalisée, la jeune femme est restée muette sur l'affaire pendant près de 36 heures, ne voulant pas dénoncer son bourreau. Mais grâce à la convention liant la Justice, la police et le CHU de Saint-Etienne, une psychologue de la Direction interdépartementale de la Police nationale a pu intervenir et recueillir sa plainte. Dans ce lieu neutre, la victime a alors révélé son calvaire et les violences antérieures, remontant à trois ans, en présence de l'enfant et la dévalorisation quotidienne pour lui faire perdre toute notion d’identité, « la réduire à une chose ». Elle enchaine les petits boulots. Lui a choisi de "s'occuper de l'enfant", et reste à la maison.
Un appel à l'aide en janvier 2023
Le casier judiciaire du compagnon de la victime, aux "déclarations peu crédibles", selon Jean Hayet, patron de la police dans la Loire, est vide. Pourtant, il y aurait bien eu un précédent en janvier 2023. À l'époque, la jeune femme avait déjà alerté les secours car son compagnon l'aurait chassée du domicile. Réfugiée chez sa belle-famille à Lyon, elle est finalement violemment ramenée à la maison. Le jeune homme n'a jamais réalisé le stage contre les violences conjugales et le suivi psychologique, alors demandé par la Justice.
Il risque jusqu'à 20 ans de prison
L'enfant du couple a été confié à la grand-mère paternelle, "avec l'accord de la mère", souligne le procureur. L'agresseur, qui a reconnu partiellement les faits est actuellement détenu à la maison d'arrêt de La Talaudière, il encourt jusqu'à 20 ans de prison pour ces actes de violence physique, psychologique et les menaces de mort proférées. La famille de la victime, vit dans le Loiret, mais comme dans la plupart des affaires d'emprise, les liens était peu existant...
Alice Canivet