Une opération policière de grande envergure a permis l’interpellation de huit personnes dans le quartier de Monthieu, à Saint-Étienne, mardi dernier. Ces individus, tous impliqués dans un trafic de stupéfiants, faisaient partie d’un réseau bien implanté dans la ville, actif depuis au moins juillet dernier. Selon la commissaire Marine Naudin, chef du service interdépartemental de police judiciaire de la Loire, ce réseau s’adonnait au trafic de cocaïne et de cannabis. "Notre objectif, c’était à la fois d’interpeller ces individus impliqués dans le trafic et aussi de saisir au moins une partie des bénéfices générés par ce trafic", a-t-elle déclaré. Les perquisitions ont permis de mettre la main sur 83 000 euros en liquide, révélant l'ampleur financière de l'activité.
Le phénomène de l’uber shit : une nouvelle forme de livraison de drogue
Les trafiquants utilisaient une méthode relativement récente : "l’uber shit", une forme de livraison à la demande, inspirée des services de livraison de nourriture comme Uber Eats. Ce système permettait aux trafiquants de fournir des produits stupéfiants directement aux consommateurs, en évitant les points de deal fixes, plus risqués. « Les gérants du point de deal se livraient à la livraison de produits stupéfiants sur la plaque stéphanoise, ce qu’on qualifie d’uber shit ou d’uber coke », détaille la commissaire Marine Naudin. Cette nouvelle méthode représente un défi supplémentaire pour les forces de l’ordre, qui doivent adapter leurs stratégies d’enquête.
Jeunes trafiquants, mais trafic lucratif
Les individus interpellés sont majoritairement jeunes, certains encore mineurs. « Les gérants de ce trafic étaient de très jeunes trafiquants, qui à leur âge parviennent déjà à tenir un réseau conséquent », précise Marine Naudin. Le réseau générait des profits importants, comme en témoignent les sommes d’argent saisies. Si les policiers n’ont récupéré qu’une petite quantité de drogue, l’accent de l’opération était mis sur la saisie de fonds. Deux des trafiquants ont été incarcérés, tandis que les autres sont sous contrôle judiciaire, en attendant la poursuite des investigations.
Alice Canivet