Certains l’appellent la « sulfateuse à PV » : elle enregistre les plaques d’immatriculation à grande vitesse, grâce à de petites caméras sur le toit de la voiture. C’est le système LAPI, déjà très répandu en France. « Le but est d’avoir une meilleure rotation des véhicules dans la ville et de permettre un stationnement de proximité beaucoup plus facile qu’actuellement », explique Marie-Jo Perez, adjointe en charge du stationnement à Saint-Étienne. Actuellement en période d’essai pour un mois, cette voiture circule déjà dans les rues de Saint-Étienne. Pour le moment, aucune amende n’est validée.
Entre 1 000 et 1 500 plaques à l’heure
Si le dispositif est validé, deux voitures seront déployées en ville pour scanner uniquement les places payantes. Aujourd’hui, les agents scannent environ 250 plaques par jour, alors que cette voiture peut en enregistrer entre 1 000 et 1 500 en une heure. À Paris, par exemple, le nombre d’amendes a augmenté de 75 %. Justement, Claude, qui a une fille dans la capitale, raconte : « Elle paie 45 euros par semaine pour des arrêts de quelques minutes. » Il trouve ce système « inhumain » et ajoute : « La machine est juste là pour taxer. » Dans le cas de Saint-Étienne, la ville annonce qu’un contrôle humain sera effectué a posteriori et qu’une certaine tolérance sera possible. Mais un autre passant, Jean-Claude, partage son avis et ajoute : « Parfois, je fais une erreur en saisissant ma plaque. Là, il n’y aura plus le droit à l’erreur. »
« Aucune suppression de poste »
Les passants rencontrés craignent également des suppressions de postes. La Ligue des droits de l’Homme a demandé plus d’explications dans une lettre ouverte adressée au maire, en s’opposant à ce système. « Gaël Perdriau prépare sa réponse », assure l’adjointe, qui ajoute : « Il n’y a aucune suppression de poste, bien au contraire, nous continuons à recruter. » En effet, les voitures LAPI analyseront uniquement les places payantes et Marie-Jo Perez précise : « Des agents continueront de patrouiller pour les véhicules stationnés sur des emplacements gênants ».
T.RIVIERE