"Le directeur de service s'est présenté aux agents à leur prise de poste à 7h du matin, pour leur expliquer que les serres allaient fermer sur décision de la collectivité". Cédric Bruyas est jardinier à la Ville de Saint-Etienne, et délégué syndical CGT, et ne se remet toujours pas de "la brutalité" de la décision de la majorité municipale, qui leur a été annoncé le 14 décembre dernier.
La bataille des chiffres entre majorité et opposition
Les serres municipales fermeront donc dans le courant du premier trimestre 2023. La faute à des coûts de fonctionnement qui "ont explosé, notamment avec la hausse du coût de l'énergie, une inflation galopante et l'augmentation du point d'indice" se justifie l'adjoint en charge des espaces verts, Charles Dallara. En chiffre, les serres coûteraient 600 000€ à la Municipalité, alors que l'achat des 100 000 plants à des prestataires extérieurs, et privés, ne représenteraient que 50 000 à 80 000€.
Une économie divisée par 10 qui interroge l'opposition municipale. Le conseiller d'opposition Saint-Etienne Demain - Pierrick Courbon - estime que "ça ne coûtait pas plus cher de faire pousser un géranium dans une serre publique que dans une serre privée", et affirme que "si économie il y a, elle sera réalisée sur le dos du personnel de la ville de Saint-Etienne". Pierrick Courbon qui aurait aimé que la majorité mette cette décision au débat, pour proposer notamment une gestion intercommunale des serres.
Notez que les serres municipales produisaient 100 000 plantes, de 388 variétés chaque année. Une solution sera proposée aux 12 agents, pour intégrer le service des espaces verts, notamment. Car une quinzaine de postes seraient vacants au sein de ce service.