Trois pages et une promesse : "prochain épisode vendredi 28 avril". Médiapart continue ce jeudi de dévoiler les découvertes de l'enquête judiciaire sur la vidéo intime de Saint-Etienne, à travers un deuxième volet. Il met en lumière deux subventions municipales, d'un montant total de 40 000€, qui "ont permis de rétribuer certains auteur du piège tendu à l'égard du premier adjoint de la ville, Gilles Artigues." Les deux protagonistes visés ne sont autre que Gilles Rossary-Langlet et son ex conjoint, Samy Kefi-Jérome.
Deux associations Stéphanoises subventionnées
Selon Médiapart, deux associations, "France-Lettonie Loire Auvergne" et AGAP, ont reçu chacune 20 000 €. "L'argent a ensuite été redistribué à Gilles Rossary Lenglet, l'homme qui a supervisé la bonne exécution du piège", écrit le journal. Une partie a été reversée à son compagnon qui a longtemps pu faire chanter Gilles Artigues. "Le montant des subventions attribuées à deux associations complètement inconnues paraissait plutôt élevé, inhabituel, voire anormal", selon les mots d'une commissaire divisionnaire, début avril, rapportés par Médiapart. Elle indique également que le montant se situe "en dessous du seuil de 23 000 €", pas besoin donc d'une délibération en conseil municipal.
Qu'est ce que "la réserve du maire" ?
Les 40 000€ de subventions aurait été pris sur "la réserve du maire" de Saint-Etienne. Il s'agit de budgets directement gérés par le maire lui-même ou par les membres de son cabinet. L'argent versé à France-Lettonie correspondrait "à 30% des fonds de la réserve du maire distribués en 2014", rapporte Médiapart. Et d'ajouter "durant la même année, la dotation moyenne était de 1688€ par association." Un décalage qui interroge à l'époque. L'un des mis en cause, qui a tout reconnu, Gilles Rossary-Lenglet aurait affirmé aux enquêteurs "il va de soi qu'il fallait que j'aie une avance pour organiser le barbouzage." L'enquête judiciaire a établi qu'il avait réceptionné l'argent en plusieurs fois.
Pour rappel, l'ancien directeur de cabinet, Pierre Gauttieri a été mis en examen le 6 avril dernier pour "détournement de fonds publics" et le couple Rossary-Lenglet / Kefi-Jérôme, pour "recel" de ce délit.
Alice Canivet