« On travaille plus avec le bonheur qu’avec la maladie », voici ce que déclare Philippe Ryaux, médecin généraliste, au milieu, des dés, des cartes, des petits personnages et des plateaux de jeu. Depuis 6 ans, ce jeune homme de 27 ans a testé plus d’une soixantaine de jeux. « En 2018, j’ai commencé à acheter des jeux sur Kickstarter (plateforme de projets à financements participatifs), depuis, je dois en avoir 40 chez moi et au total, j’ai dû en tester une soixantaine. »
Dans ce tournoi, il anime un stand de tournois. Le bénévole a dû apprendre 6 nouveaux jeux, toujours avec plaisir. Un organe vital dans sa vie : « Sur le métier, il faut être carré, sérieux, et ce n’est pas toujours facile. Moi, ça m’apporte un vrai équilibre dans la vie d’avoir une passion à côté qui est un peu à l’opposé. Ça permet d’être un peu de bonne-humeur tous les jours. »
« J’ai tout fabriqué sur mon temps libre »
Puis il y a ceux qui ont passé le pas. Sylvain travaille dans la comptabilité et a lancé son projet, il y a un an : « Dice Garden » (traduction : « dé jardin »). Ce samedi, c’est le grand jour, il présente son prototype aux joueurs. « J’ai tout fabriqué sur mon temps libre. J’ai commandé les matériaux sur internet, puis j’ai tout designé moi-même. Il ne faut pas tant de moyens que ça », affirme l’amateur de jeux. Ce jeune adulte espère réaliser son rêve, trouver un éditeur et le sortir prochainement.
Un jeu 100% Auvergne-Rhône-Alpes
Ce rêve, c’est ce qu’ont réussi à faire 4 Roannais. Ils ont lancé il y a 3 semaines, le nouveau tarot. Un jeu de plis, venant entièrement de la région. « L’éditeur est Grenoblois, l’illustrateur est au-dessus de Lyon et le jeu a été fabriqué à Trévoux », explique Yoan Callet, un des co-créateurs de ce jeu : Blot. Une fierté pour eux : « C’est un peu une coïncidence, mais pouvoir vendre de manière responsable et produire en local, ça fait plaisir à voir. »
Dans la vie, il travaille normalement dans l’ingénierie. Comme ses 3 acolytes, ils n’étaient pas destinés à être créateurs de jeux de société. Yann Grizonnet, un d’eux, est prof de maths et trouve ça normal : « Même ceux qui finissent éditeurs n’ont pas du tout commencé par ça. Il n’y a pas vraiment d’école. Les personnes qui en vivent s’y sont mis en plus de leur métier. »
Ce n’est pas encore leur cas. Mais maintenant, à vous de vous lancer, certaines passions peuvent devenir des métiers insoupçonnés.
T.RIVIERE