Une mobilisation forte pour sauver l'entreprise et les emplois
Pancartes en main, fumigènes allumés, et même pétards en éclat, les salariés de Verney Carron ont haussé le ton pour faire entendre leur détresse. Depuis la fin de l'année 2024, la situation de l'entreprise, spécialisée dans la fabrication d'armes non létales, se dégrade rapidement. "Au final, quand Cybergun nous a rachetés il y a trois ans, on pensait qu'on allait pouvoir travailler à 100%, multiplier les effectifs et redonner à Verney-Carron son prestige d'antan. Mais c'est de pire en pire. Depuis décembre, les retards de salaire se multiplient et certains d'entre nous sont en chômage partiel, perdant jusqu'à 23% de leur salaire. C'est énorme", confie Benjamin Dubois, l'un des salariés, visiblement épuisé par cette situation.
La manifestation a eu lieu devant le tribunal de commerce de Saint-Étienne au moment où une audience était tenue pour faire le point sur le redressement judiciaire de l'entreprise. Malgré une proposition de rachat des locaux par la mairie pour un montant de 2 millions d'euros, les discussions autour d'un rachat de l'entreprise semblent patiner.
Des salariés déterminés à défendre leur avenir
Les salariés, accompagnés par les syndicats de la CGT Loire, n'ont pas hésité à se rendre au tribunal pour exprimer leur solidarité et leur détermination. "Il nous a semblé que c'était le moment idéal pour que tous les salariés prennent la parole. Jusqu'ici, ce sont surtout les élus qui ont porté la voix de l'entreprise, mais nous avons besoin de montrer que tout le monde, sur le terrain, se bat pour sauver Verney Carron et préserver nos emplois", explique Pascal Carnon, délégué syndical CGT au CSE de Verney Carron.
Cette manifestation intervient après une rencontre à Bercy, qui n'a malheureusement pas permis d'obtenir de réponses concrètes, mais a tout de même prouvé que l'État s'intéresse à la situation de l'entreprise. "C'est une entreprise de 60 salariés, et pour qu'ils nous reçoivent à Bercy, cela montre qu'ils prennent notre dossier au sérieux. Mais il est temps que des actes suivent ces discours. Nous ne pouvons pas nous contenter de réunions sans aucune avancée", déclare Ludwig Beraud, un représentant syndical.
L'entreprise à l'arrêt presque complet
Le climat à Verney Carron est particulièrement tendu, avec une grande partie des salariés en chômage partiel et l'entreprise quasiment à l'arrêt. Ce mercredi-là, près de la quasi-totalité des employés étaient présents à la manifestation, accompagnés par les délégations syndicales. La colère est palpable parmi les employés qui n'acceptent plus l'inaction et l'incertitude qui pèsent sur leur avenir professionnel.
Les salariés de Verney Carron n'attendent plus seulement des paroles, mais des actions concrètes pour éviter la disparition de l'entreprise et la perte définitive de leurs emplois. La situation est devenue urgente et la mobilisation des employés témoigne de leur détermination à sauver ce fleuron de l'industrie locale.
Les semaines à venir seront décisives pour l'avenir de Verney Carron, et pour ses salariés, la pression ne fait que monter. Si l'audience de ce mercredi concernant l'offre de reprise a été repoussée au 23 avril, une chose est sûre : ses salariés ne laisseront pas l'entreprise sombrer sans se battre.
AC