La devanture en bois est aussi discrète que ses propriétaires, Louise et Mohamed Belala, très accueillants mais "pas à l'aise avec la télé". Pourtant, le couple installé au 9 rue Georges-Dupré, une rue perpendiculaire à celle des Martyrs de Vingré, est à la tête de l'une des institutions de Sainté, pour les Stéphanois croisés lundi soir. Car les souvenirs sont nombreux depuis le 5 juin 1973, et celui d'une "soirée enfumée, car on avait oublié la ventilation" s'amuse Louise, tout sourire.
Un lieu rassurant et festif
C'est donc dans cette salle bleue, toute en longueur, que des générations de stéphanois sont venus déguster les frites de Louise et Mohamed. Malgré la générosité que l'on sent tout de suite au contact des propriétaires, Louise ne souhaite pas livrer le secret de sa recette : "Ce que je peux vous dire, c'est que la qualité de la pomme de terre. Ce sont des Bintje, et nous les épluchons et coupons 2h avant le service. On ne peut pas faire plus frais".
Mais au-delà de ce plat simple et à l'image de la mixité sociale et culturelle à la stéphanoise, c'est aussi pour l'ambiance que les clients prouvent leur fidélité. L'Histoire du restaurant, de Louise et Mohamed et de leurs trois filles, s'affiche sur les guirlandes de photos qui ornent les murs. Un restaurant qui fait replonger dans notre enfance.
Ce sont donc 5 jours de fête qui ont été célébrés pour ces 50 années écoulées, tout comme il y en avait eu 3 pour les 30 ans, et 4 pour les 40 ans. Mais pas question de trop se projeter sur l'avenir : "nos filles ont leur métier et ne reprendront pas l'affaire", confie Louise. ne reste donc "qu'1 à 2 ans pour profiter des lieux, dans le quartier Saint-Jacques", prédit le couple.