Jean-Louis Martinez, ancien officier militaire à la retraite, s'est lancé dans un défi impressionnant : traverser toute la France à pied, soit plus de 5000 km, pour sensibiliser à la cause des blessés post-traumatiques, qu'il appelle les "oubliés". Ce périple l'emmène dans toutes les régions métropolitaines. À 69 ans, Jean-Louis Martinez est à mi-chemin de son aventure dans la Loire, les dernières étapes de la traversée de l’Auvergne-Rhône-Alpes. « De toutes les régions, c'est une des régions qui est physiquement la plus dure. Elle restera gravée dans mon physique et dans ma mémoire », confie-t-il, soulignant la difficulté du terrain.
"J'en prends plein les yeux, mais j'en prends aussi plein le cœur »
Mais il ne voyage pas seul. À chaque étape, il est accueilli par des habitants qui lui offrent le gîte, formant ainsi une véritable chaîne de solidarité. Grâce à son compte Facebook, où il partage son parcours et ses expériences, une communauté de soutien s'est formée. Les internautes suivent ses aventures et contribuent à une cagnotte destinée à deux associations qu'il soutient. « C'est touchant parce que je m'attendais pas à autant de solidarité. J'en prends plein les yeux, mais j'en prends aussi plein le cœur », déclare-t-il, ému par l'accueil reçu tout au long de son chemin. Pour cette étape dans la Loire, Jean-Louis est accompagné par le Colonel Paul Chantrel, représentant militaire de la Loire. Ce dernier souligne l'importance de ce voyage pour éveiller les consciences : « Ça contribue à encourager M. Martinez dans son grand projet, et ça permet de prendre pleinement conscience de cette cause. On se pose des questions sur ce que ça représente et ce qu'on peut faire à notre niveau. »
« Il y a des choses qui remontent, qu'on ne contrôle pas »
La motivation derrière ce défi est personnelle. En 2004, Jean-Louis Martinez a vécu un traumatisme profond lors d'un bombardement en Afrique, un événement qui l'a marqué à vie. « Après avoir pris ma retraite, il y a des choses qui remontent, qu'on ne contrôle pas. C'est comme une musique dans la tête qu'on ne peut plus sortir. Des images, des odeurs... Tout ça impacte la vie des post-traumatiques », explique-t-il, cherchant à faire comprendre la réalité invisible de ces blessures. Jean-Louis Martinez prévoit de terminer son parcours en novembre, dans la région PACA, d'où il est originaire.
Marie-lys Pariot