Médiapart n'aura finalement attendu que 12 jours avant de pouvoir publier l'article, qu'a tenté de faire interdire le maire de Saint-Etienne, par l'intermédiaire de son avocat, Me Christophe Ingrain.
Des enregistrements, et une rumeur sur Laurent Wauquiez
Un article qui était donc prévu pour paraître le 18 novembre, mais qui a été empêché par une ordonnance, signée par le président du tribunal judiciaire de Paris. Un article qui révèle de nouveaux enregistrements pris par Gilles Artigues, et qui date du 27 novembre 2017. On assiste alors à un échange tendu entre le maire et son premier adjoint. Gaël Perdriau reprochant à ce-dernier, d'avoir participé à une soirée organisée par Laurent Wauquiez (président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes), quelques semaines seulement après avoir déclaré que "Saint-Etienne comportait des quartiers perdus de la France". Une affirmation peu goûtée par Gaël Perdriau. Et après un échange tendu, Gilles Artigues affirme "Wauquiez, je l’ai connu bien avant toi. Quand Jacques Barrot [ancien député et ministre] me l’a présenté et qu’il était stagiaire [de l’École nationale d’administration] à Yssingeaux…" Avant que Gaël Perdriau ne le coupe avec un cinglant : "Et qu’il allait su*** sur le parking des supermarchés des petits garçons…"
Laurent Wauquiez va attaquer Gaël Perdriau en diffamation
Le président LR de la région Auvergne Rhône Alpes Laurent Wauquiez a annoncé mercredi sur son compte twitter son intention de porter plainte pour diffamation contre le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau : "Même si l'intéressé a été conduit à reconnaître son mensonge abject, je saisis l'autorité judiciaire et porte plainte pour diffamation contre M. Perdriau".
"Des propos grossiers, tenus dans une sphère privée"
Ce lundi (28 novembre), quelques heures avant le conseil municipal, Gaël Perdriau a assumé avoir tenu ses propos, devant la presse locale. Parlant de propos "grossiers, pas jolis...mais pas tenus en public, mais à une seule personne (Gilles Artigues)", au sein de son bureau. Le maire de Saint-Etienne avait donc qualifié ces enregistrements d'"illégaux", pour justifier la demande d'interdiction de publication.