La grève des éboueurs à Saint-Étienne a officiellement commencé ce lundi, et les premiers effets se font déjà sentir dans la ville. Les poubelles jaunes et noires débordent dans les rues, notamment aux abords du Centre Technique Municipal Coubertin, où les éboueurs ont décidé d'installer leur piquet de grève. Cette situation de déchets en accumulation traduit la colère des travailleurs du secteur, qui ne sont pas prêts à céder sans obtenir des garanties de la part de la Métropole.
Dès les premières heures du mouvement, les habitants ont constaté l’ampleur du phénomène : des sacs poubelles s'amoncellent sur les trottoirs, du mobilier encombre les rues, et même des appareils électroménagers abandonnés dans l’espace public. Ce sont uniquement deux passages de collecte qui n’ont pas été réalisés, mais déjà la grève est bien visible. Si certains habitants s’inquiètent des risques sanitaires liés à l’accumulation des déchets, d'autres, à l’instar de Marc, un résident de la ville, comprennent les raisons du mouvement.
« Quand on habite Saint-Étienne et quand on voit les déchets qu'ils ont à récupérer, c'est rarement bien trié, et souvent laissé en dehors des poubelles. En plus des déchets sauvages, la propreté de la ville laisse véritablement à désirer. Je comprends ces gens-là », confie-t-il. Pour lui, la situation actuelle est révélatrice d’un problème plus profond dans la gestion des déchets de la ville.De son côté, Nathalie, une autre habitante, déplore également le manque d'efforts de la métropole pour améliorer le système de collecte. « Je trouve que c’est dommage que la ville ne fasse pas plus d’efforts pour rendre la collecte des déchets plus simple et plus sécuritaire pour les éboueurs. Ils font un travail super important, et j’espère que la gestion des déchets pourra être révisée pour devenir plus cohérente », explique-t-elle.
Les éboueurs, eux, ont exprimé leur mécontentement concernant les conditions de travail qu’ils jugent de plus en plus difficiles depuis la réforme de la politique de gestion des déchets en juillet 2023. Mickaël Chambas, secrétaire général de la CGT de Saint-Étienne Métropole et éboueur, détaille les raisons du mouvement : « Le problème, c'est ce qu'on trouve dans les bacs, les sacs à l'extérieur, la fréquence de collecte qui n'est pas adaptée, et le manque de reconnaissance de notre métier. Nous mettons notre santé en danger, car les conditions d’accès en déchetterie se sont durcies, et nous sommes exposés à des risques avec ce que nous récupérons. Nous ne pouvons plus accepter cela. »
Le mouvement de grève, qui a mobilisé 100% des éboueurs stéphanois depuis ce lundi, pourrait bien se propager à d’autres services d’entretien des villes de la communauté de communes. Les éboueurs précisent tout de même vouloir trouver une entente rapidement pour pas se retrouver en difficulté lors de la reprise des collectes.
Dans un communiqué publié mercredi en fin de journée, Saint-Étienne Métropole a réagi à la grève en précisant qu'elle prépare des actions pour sensibiliser la population au respect du travail des agents. Toutefois, la Métropole a exprimé ses regrets face à la mise en avant par les grévistes de la dégradation de leurs conditions de travail, en lien avec la réorganisation des plannings et des modalités d’accès aux déchetteries. Selon la Métropole, ces affirmations ne sont ni vérifiées par les chiffres, ni par les faits.
AC