« On a un gouvernement qui ne connaît pas notre travail », s’indigne Mathilde Point ce samedi matin. Sur la place de l’Hôtel de Ville, cette enseignante du 1er degré est venue accompagner ses collègues de collège contre le choc des savoirs. La responsable départementale du SE-UNSA s’attaque à plusieurs problèmes. « Par exemple, la labellisation des manuels scolaires. On va nous imposer une manière d’enseigner les savoirs fondamentaux. Ça heurte nos valeurs et nous enlève notre liberté pédagogique ».
Les conséquences des groupes de niveaux
Des évaluations de fin de CM2 sont demandées par le gouvernement aux enseignants. Le but ? Créer des groupes de niveau à partir de la rentrée 2024 au collège. Mathilde est révoltée : « À la fin de l’année scolaire, on connaît le niveau de nos élèves, on n’a pas besoin de les évaluer à nouveau », et elle précise : « On rédige déjà des livrets scolaires qui donnent une image du niveau scolaire des élèves ». Elle aimerait alors : « que le gouvernement fasse un peu plus confiance aux professionnels ». D’autant plus que cette professeure de CM1/CM2 est contre ce : « tri social ». Elle annonce : « On a demandé à ce que ces évaluations ne soient pas mises en place ».
« On a compris que les marches ne marchaient pas »
Cette demande est faite en parallèle des actions dans les collèges. En ce moment, il est voté dans les conseils d’administration les heures attribuées pour chaque division (6ème, 5ème, 4ème…), pour l’année prochaine. Ce sont ces votes qui mettront en place les groupes de niveau. Petite particularité, les collèges auront le droit de ne pas mettre en place ces groupes. Une faille dans le système expliquée par Simon Rubert, professeur au collège Honoré d’Urfé : « Ils ont appelé ça ‘groupes de besoin’, mais en fait, leur volonté, ce sont des groupes de niveau. Mais grâce à cette appellation, comme c’est nous qui définissons le besoin, on peut définir ce qu’on veut et rejeter la notion de niveau ». Il souhaite aller plus loin avec ces propositions car : « On a compris que les marches ne marchaient pas ». Problème ? La disparité entre les collèges. « Certains chefs d’établissement vont vouloir appliquer à la lettre la demande du gouvernement, d’autres non ».
T.RIVIERE