C'est d'abord le silence qui entoure l'école Tardy de Saint-Etienne. Puis les sirènes retentissent. À côté des élus, Albert Cadau, il était présent le jour du bombardement de Saint-Etienne. Le simple son de cette sirène le replonge directement dans cette journée du 26 mai 1944.
"Je ne supporte plus le bruit des sirènes. Tous les premiers mercredis du mois... Ce bruit là, il y a quelque chose de sinistre qui se réveille en moi. Qui fait vibrer la corde la plus mauvaise qui puisse exister. La corde de l'horreur."
Ce jour là, Albert Cadau n'a que 11 ans. C'est une journée ordinaire, et lorsqu'à 10 h les sirènes retentissent, lui et ses camarades ne s'inquiète pas. Pour une fois, sa mère vient le chercher lui et son frère à l'école. Ses autres camarades vont se réfugier avec leurs maîtres dans la cave de l'école. Les bombardiers survolent la ville. En quelques minutes, 450 tonnes de bombes sont lâchées en 3 vagues sur la ville de Saint-Etienne. La première vague produit tellement de fumée que les bombardiers lâchent leur chargement un peu partout. Une bombe frappe de plein fouet l’école Tardy. 24 élèves et 8 maîtres perdent la vie.
Albert Cadau est sur les hauteurs de la Cotonne. Une bombe tombe à proximité et il est enseveli sous terre. C'est son frère qui réussira à le sortir de là quelques minutes après. Il passera trois mois à l'hôpital pour se remettre de ses blessures.
Le bilan est lourd à Saint-Etienne.
Les quartiers du Soleil, de Bel air, de Tardy, de la Cotonne, de Monthieu, du Bardot, du Pont de l'âne, du Jardin des plantes et l'église Saint-François sont gravement touchés. 800 immeubles sont touchés, dont 250 totalement détruits.
Le bilan humain est important. Près de 1000 morts, 2000 blessés et 20 000 sinistrés.
80 ans après, le traumatisme est toujours présent dans les mémoires à Saint-Etienne.
C. Ercilla