Les récentes accusations d’agressions sexuelles visant l'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs, ont ébranlé l'ensemble du mouvement. Le 17 juillet dernier, 17 nouveaux témoignages ont été publiés, le coup de grâce pour la communauté. « La colère, le choc, l'incompréhension dominent », confie François Quinson, coprésident d’Emmaüs Saint-Étienne, invité sur TL7. Depuis les révélations, la communauté est en pleine réflexion, tant sur les faits que sur la manière de gérer cette crise.
🎙️ "Il nous servait de carte de visite", le président de l'antenne stéphanoise d'@emmaus_france revient sur l'affaire #abbePierre. pic.twitter.com/fGbUgguLw0
— TL7 (@tl7loire) September 12, 2024
L'inquiétude des compagnons
Face à ces révélations, l'une des priorités d'Emmaüs Saint-Étienne a été de rassurer les compagnons, ceux qui vivent et travaillent au sein de la communauté. « Beaucoup de compagnons nous disent : ‘Emmaüs, c’est notre maison, avant on était à la rue et aujourd’hui, on participe à quelque chose de plus grand’. Ils étaient extrêmement inquiets », explique François Quinson. En effet, pour ces hommes et femmes en situation de précarité, Emmaüs est bien plus qu'un refuge. « Ils ne sont pas dans l’assistanat, ils contribuent activement à une action collective pour l'autonomie financière », précise-t-il. Pour répondre à leurs questions et inquiétudes, des temps de parole ont été mis en place au sein d'Emmaüs « On est passé par plusieurs phases, du déni au choc, mais aujourd’hui, on se regroupe pour affronter cette réalité ensemble », ajoute le président.
Quel avenir pour l'œuvre de l'abbé Pierre ?
À Firminy, des décisions symboliques ont déjà été prises. « La rue de l'abbé Pierre, qui mène à notre communauté, sera renommée rue des compagnons d'Emmaüs », annonce François Quinson. D’autres débats sont en cours concernant les nombreux symboles et images de l’abbé Pierre dans les locaux de l’association. « Emmaüs a continué à vivre sans lui depuis longtemps, et il faut maintenant voir comment nous allons gérer son héritage tout en reconnaissant la gravité des faits. C’est un moment difficile, mais nécessaire », explique le coprésident.
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Un impact limité sur les dons et l’image d’Emmaüs
Malgré l’ampleur des accusations, François Quinson se veut rassurant quant à l'avenir de l'organisation. « Pour l’instant, il n’y a pas eu de changement significatif en termes de dons ou de soutien », souligne-t-il. La population reste solidaire de l’œuvre d'Emmaüs, au-delà des actions de son fondateur. « Les gens qui viennent nous faire des dons continuent de nous soutenir, en disant souvent : 'C’est l’action d'Emmaüs qui compte, pas le passé de l'abbé Pierre'. »
Alice Canivet